|
| Where the grass still grows ||| ft.Sullivan | |
| ☆☆☆ PROFIL QUASAR Localisation : Entre Callisto et Quasar
Atton Yen
CALLISTO
Messages : 23 Localisation : Entre Callisto et Quasar
| Sujet: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan Ven 14 Sep - 17:01 | |
| Where the grass still grows + ft. SULLIVAN Il semblait que la distance entre Callisto et la station mère s’agrandissait de jour en jour, comme si le lien fragile liant la lune à son noyau se consumait à petit feu. Atton, depuis déjà quelques années, n’était plus vraiment dupe : la station, foire de métal et de bruits, n’apportait rien d’autre que des soucis aux satellites de Jupiter. Callisto, malheureusement, tenait encore sa survie au bon vouloir de l’Amiral : par delà ses garages et ses entrepôt se tenait le Bio-Dôme, seul garant d’auto-suffisance pour les différentes colonies. En tant que chef d’équipe, Atton devait donc se rendre régulièrement sur place à la fois pour obtenir des ressources mais aussi pour entretenir un lien cordial avec les chercheurs de la station. La mission, en bref, se résumait à quelques lignes : prendre le premier convoi pour Quasar, se frayer un passage jusqu’au dôme et établir un échange avec les gars de là-bas, quitte à repartir les mains vides. Le convoi, ça, c’était le plus simple : plus rapide que les navettes passagères, les départs de cargos agricoles étaient surtout moins bondés et se faisaient toutes les deux heures, de quoi compenser l’inconfort du voyage. Par chance, cette fois-ci, il n’y eût aucun arrêt : aussitôt arrivé, Atton se faufila à travers les hangars et les abris pour atteindre, petit à petit, le centre de la station, là où les bruits des moteurs se faisaient plus intenses. La station Quasar avait toujours eu ce je-ne-sais-quoi d’impressionnant, de grandiose et de foutraque. En s’engageant dans les couloirs, Atton ne pouvait s’empêcher de lever la tête, de contempler les moindres rouages de cette grande machine invraisemblable. Tout, sur Quasar, fonctionnait comme une horloge : outre les petits commerces, la station comptait surtout de grands bâtiments que l’on confondrait volontiers avec des immeubles terrestres. Et c’était là, au milieu des grandes surfaces froides et sans flamme, que le Bio-Dôme s'engageait à nourrir, à faire pousser et grandir les choses du vivant. Atton, d’un pas décidé, se dirigea vers la grande tâche verte, seule anomalie végétale dans le paysage industriel. Il y avait quelque chose de rassurant à voir persister un tel environnement dans l’hostilité même de l’espace : le bruit des animaux, des feuilles et des craquements naturels ravivait une symphonie douce et nostalgique, celle d'une Terre qu’Atton n’avait pas connu. Après avoir salué les quelques visages familiers, le botaniste se dirigea naturellement vers les labos du dôme. De toutes les civilités, une seule se distingua des autres: - Salut Yen, alors comme ça on vient voir le nouveau directeur ? Et bien merde alors, c'était bien la dernière chose à laquelle il pouvait s'attendre. Comment n’était-il pas au courant, après tout, lui qui gérait tout un secteur des serres de Callisto ? Pressé, il répondit d’un simple sourire et continua son chemin à travers les laboratoire dans l’espoir de résoudre sa nouvelle confusion. Arrivé à un tournant, il aperçut un petit groupe de chercheurs qui discutaient d'un air contemplatif. Une seule voix, près de la surface métallique, lui était familière. Il se faufila, dépassa la petite foule de scientifiques que la curiosité avaient poussé jusqu’ici et s'avança finalement juste assez pour en apercevoir la source. Sullivan Doherty, si il se souvenait bien, n’était pas un inconnu mais plutôt un ancien camarade de classe. Il lui adressa un signe de tête et s'approcha pour l'interpeller: - Sullivan, tiens! Ça faisait un bail ! Et bien, tu vas peut-être pouvoir m’éclairer sur la situation ! |
| | | ☆☆☆ PROFIL QUASAR Localisation : Station Quasar
Sullivan Doherty
QUASAR
Messages : 11 Age : 44 Localisation : Station Quasar
| Sujet: Re: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan Sam 15 Sep - 17:04 | |
| Where the grass still grows || Atton & Sullivan La petite fête donnée en son honneur la veille au soir avait été teintée d’une étrange ambiance. Pour débuter elle avait honoré la mémoire de l’ancien patron du bio-dôme, décédé cinq jours plus tôt, ce qui lui avait donné un air solennel et lourd. Puis elle avait célébré la prise de fonctions de son successeur, prenant ainsi une tournure beaucoup plus festive qui dénotait franchement. Au milieu de tout cela, Sullivan s’était contenté de suivre le cours des choses, spectateur impuissant d’un évènement qu’il n’avait pas voulu. Lui avait déjà rendu hommage à son mentor lors de ses funérailles, et il comptait bien lui faire honneur en prenant sa place de responsable. C’était là l’unique raison de sa présence. Il avait apprit de lui qu’un bon chef doit savoir se mêler à ses subordonnés, quels que soient leurs rangs. Aussi participer à cette célébration relevait-il de son devoir désormais, car il mettait un point d’honneur à agir selon les préceptes de cette homme qu’il admirait encore, même après sa mort. Cela n’avait pas été une partie de plaisir, mais Sullivan s’était fait une raison, et il s’était même sincèrement amusé durant la dernière heure, riant de voir ses plus vieux collègues, ivres morts, tenter de chanter une ode de leur invention, à la mémoire de leur vieil ami. Le vieil ami en question aurait certainement beaucoup rit, lui aussi. Le lendemain Sullivan était presque le seul à avoir les idées tout à fait claires. On ne travaillerait pas outre mesure aujourd’hui, mais lui au moins répondrait présent en cas de pépin. C’était son premier jour de travail en tant que responsable officiel du bio-dôme, ce qui l’emplissait d’une immense fierté et d’un sens des responsabilités décuplé. Depuis l’annonce de la maladie de son mentor, il avait peu a peu pris le relai jusqu’à prendre sa place de manière officieuse. Il connaissait donc le job, mais tout était différent désormais. C’était sur ses épaules que reposait le poids de tout ce qui dépendait de ce lieu, mais ce poids immense, plutôt que de l’effrayer, le motivait d’autant plus. Motivé, il était bien le seul à l’être alors. Il avait prit les choses en main, accomplissant des tâches qui n’étaient plus les siennes mais auxquelles les exécutants habituels n’étaient pas aptes ce jour là. En une matinée il avait à lui seul abattu plus de travail que trois personnes lambda en une journée. Il avait courut d’un poste à l’autre, sans jamais s’arrêter, réglant ici l’arrosage automatique, régulant là l’éclairage solaire de synthèse, achevant là-bas la reprogrammation du collecteur de données physiologiques, tout cela en donnant ses directives à ceux qui pouvaient encore, malgré leur gueule de bois, s’en charger. Tous savaient déjà de quoi il était capable, mais il furent tout de même admiratif de le voir ainsi à l’œuvre. Il n’avait pas seulement la gueule de l’emploi. Il avait les épaules qui allaient avec, et cette première matinée acheva de convaincre les quelques réfractaires qui n’avaient pas cru en lui jusqu’alors. A midi, tout ou presque était achevé. Restaient encore les missions de routine, mais, la suite de la journée promettant d’être bien moins chargée, Sullivan accorda à lui et à ses collègues une longue pause qu’il était le seul à mériter, bien qu’il eut encore put en faire bien plus. Le café coula à flot pour tenter de remettre d’aplomb ceux dont l’esprit était encore embrumé. L’ambiance était légère, chacun contant à l’autre les quelques évènements oubliés de la soirée de la veille. Autour de Sullivan, dans le laboratoire principal, quelques collègues étaient venus, qui pour le féliciter pour cette première journée menée d’une main de maître, qui pour le chambrer à propos de sa nouvelle position qui avait tout l’air du résultat d’un coup de piston. Sullivan répondait allègrement à chacun, oubliant pour quelques temps le deuil qui était le sien. Il était à sa place au bio-dôme, bien dans sa tête et dans sa peau : entier. Ce moment de répit fut interrompu par un visiteur pour le moins inattendu. Répondant à ses salutation, Sullivan bondit vers l’homme pour lui serrer la main avec toute l’énergie qui était la sienne. - Atton ! Toi, ici ! Ça faisait longtemps en effet. Comment vas-tu depuis toutes ces années ? Les collègues de Sullivan avaient subitement perdu leur bonne humeur. Quelques uns connaissaient bien Atton Yen et savaient qu’il venait de Callisto. Ils partagèrent sans mot dire leur inconfort, conséquence de l’arrivée de celui que certains considéraient comme un ennemi. Le responsable du bio-dôme ne tarda pas à s’en rendre compte, tout en prenant conscience qu’Atton lui avait posé une question à laquelle il aurait dû répondre directement. Il reprit la parole, avec un débit qui montrait bien l’empressement qui était le sien. - Je vais répondre à toutes tes questions, mais cela risque de prendre du temps. D’autant plus que nous avons sans aucun doute des tas de choses à nous raconter, depuis le temps ! Que dirais-tu de venir avec moi dans mon bureau ? Nous y seront plus à l’aise, je pense. Sans attendre la réponse de son ancien camarade, il se mit en marche. Avant de sortir du laboratoire, il fit volte face avant d’annoncer aux employés du bio-dôme, un sourire large aux lèvres : - La pause est terminée je pense ! Vous pouvez retourner à vos postes. Appelez-moi en cas d’urgence, mais essayez de faire fonctionner vos neurones avant ça. Qui sait, ça pourrait vous remettre d’aplomb ! Puis de reprendre son chemin, laissant là ses collègues visiblement encore troublés par la venue d’Atton. |
| | | ☆☆☆ PROFIL QUASAR Localisation : Entre Callisto et Quasar
Atton Yen
CALLISTO
Messages : 23 Localisation : Entre Callisto et Quasar
| Sujet: Re: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan Dim 16 Sep - 13:30 | |
| Where the grass still grows + ft. SULLIVAN En quelques minutes seulement, Atton était passé de la confusion à l’étonnement : Sullivan, bien placé dans la hiérarchie du Bio-Dôme, semblait avoir pris une certaine prestance depuis leur dernière rencontre. Il se tenait un peu plus droit, un peu plus professionnel, ce qui devait sûrement à voir avec le travail acharné qu’il effectuait depuis déjà quelques années sur la station. Car même si leurs chemins s’étaient séparés assez tôt dans leurs carrières, Atton gardait toujours un grand respect pour le travail de Sullivan : c’était bien l’un des rares , ici, qui ne lui lançait pas des regards noirs et qui ne le fuyait pas comme la peste. Les rumeurs allaient toujours de bon train entre les lunes et la station, si bien qu’il était presque impossible de réconcilier les camps avec une vérité commune. Sur Quasar, les chercheurs de Callisto n’étaient que rarement les bienvenues, et ce malgré les échanges constants de ressources entre les deux factions. Il y avait toujours cette rivalité mesquine, presque pernicieuse, qui empêchait de forger de véritables liens forts entre les points clés des satellites. Atton, bien sûr, était souvent cité comme un exemple à ne pas suivre : si toutes les rumeurs n’étaient pas fondées, certains scientifiques avaient pu déjà observer les effets néfastes de Callisto sur l’apparence du botaniste. Une rumeur qui, amplifiée, avait de quoi le transformer en terrifiant croque-mitaine de l’espace. Après de brèves salutations, Sullivan n’avait pas perdu une seconde pour répondre à sa question. Ignorant les quelques murmures contrariés qui échappaient à ses collègues, il lui fit signe de le suivre. Atton, bien content de se débarrasser du regard de la foule, lui emboîta le pas. - Quel comité d’accueil, dis-moi, tu t’es fait des fans on dirait!Alors qu’ils commençaient à s’éloigner, la foule ayant été dispersée suite à quelques mots de Sullivan, Atton se remit à parler : - Et bien va pour ton bureau, je ne sais pas si j’ai grand-chose de passionnant à te raconter mais ça nous rappellera le bon vieux temps ! Tu sais, c’est un peu toujours la même rengaine sur Callisto. Je suis passé chef d’équipe il y a quelques années et je commence à devoir fréquenter Quasar plus souvent. Mais là, pour tout dire, je suis surtout venu pour faire de la paperasse. Les bureaux du Bio-Dôme se trouvaient seulement à deux pas des laboratoires. C’était un endroit sophistiqué où la mécanique de la station se fusionnait parfaitement au naturel du secteur. Atton se souvenait y avoir passé des nuits blanches pendant ses études, que ça soit pour travailler ou, au contraire, pour faire l’idiot avec ses camarades. Bizarrement, le lieu n’avait pas trop changé et il en reconnaissait les moindres recoins : seuls les noms, affichés dans des cadres gravés sur les portes, avaient changés de propriétaires. - Oh, ça faisait longtemps que j’étais pas venu par ici. Je m’arrête aux labos, habituellement. Mais tu es devenu chef de secteur ? Les nouvelles vont tellement vite sur Quasar, j’imagine que j’ai dû rater pas mal d’infos ces derniers temps.L’évidence même ne lui venait pas à l’esprit: il connaissait bien le Bio-Dôme, savait comment la hiérarchie fonctionnait et ne pensait donc pas que quelqu’un de sa tranche d’âge, encore moins de sa promotion, aurait pu accéder si rapidement à la tête d’un tel monument scientifique. Sullivan, bien sûr, en avait les compétences mais la concurrence, particulièrement sur Quasar, était rude. Ils entrèrent dans le bureau et s’installèrent. - Et bien, j’imagine que c’est plutôt toi qui a des choses à raconter ! |
| | | ☆☆☆ PROFIL QUASAR Localisation : Station Quasar
Sullivan Doherty
QUASAR
Messages : 11 Age : 44 Localisation : Station Quasar
| Sujet: Re: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan Mer 19 Sep - 19:28 | |
| Where the grass still grows || Atton & Sullivan S’il avait des choses à raconter ? Il en avait énormément ! D’ailleurs, même quand il lui arrivait de n’avoir rien d’exceptionnel à relater, Sullivan trouvait toujours le moyen d’utiliser un maximum de mots pour le faire. Mais dans ce cas précis, il y avait eut tant d’évènements qui avaient eut lieu depuis sa dernière rencontrer avec Atton, sans compter tous ceux qui s’étaient déroulés ces quelques dernières semaines que Sullivan lui même s’y perdait, et ne savait par où commencer. En tout cas Atton, lui, ne semblait pas avoir trop envie de parler de son cas. Durant le chemin qui les avait tous deux menés du laboratoire au bureau, il avait expédié sa réponse aux interrogations de son vieux camarade. Rien de neuf sinon qu’il était passé chef d’équipe. Sans plus de détail. Cela lui ressemblait bien, et en entendant son récit – si tant est que l’on puisse considérer ces quelques phrases comme un récit – Sullivan esquissa un sourire. Atton n’avait pas changé semblait-il. Il se demanda alors s’il en allait de même pour lui ? Il n’en avait pas l’impression, mais, vu de l’extérieur, il paraissait peut-être comme étant toujours le même que vingt ans plus tôt. A cette question intérieure, il ne pouvait répondre de lui-même. Pour celle posée par Atton en revanche, c’était le cas. Sullivan n’avait pas dit un mot depuis qu’ils avaient quitté le laboratoire, chose qui ne lui ressemblait pas. En temps normal il monopolisait la parole, mais rien n’était plus normal pour lui depuis quelques jours. Entrant dans son bureau, suivi par Atton, il se dirigea vers son fauteuil avant de s’y asseoir. Oui, de s’y asseoir, et non de s’y affaler avant de gesticuler dans tous les sens jusqu’à trouver une posture qui lui convienne. Pour quelques secondes seulement, jusqu’à ce que la gigote ne le reprenne. Que lui arrivait-il aujourd’hui ? Il était assit, le dos droit, les mains jointes, posées devant lui sur son bureau, bureau for mal rangé qui dénotait devant l’attitude de son propriétaire. Était-ce Atton qui, malgré lui, l’amenait à se tenir droit ? Avait-il déclenché une prise de conscience chez Sullivan. Difficile à dire, mais les faits sautaient aux yeux : c’était lui le chef désormais et, sans qu’il ne sache pourquoi, son corps avait voulu le montrer à ce visiteur qu’il connaissait bien. Était-ce alors une façon de se prémunir d’un danger éventuel ? Un nouveau directeur, c’était une nouvelle philosophie à la tête du bio-dôme, un nouvel esprit à embrigader et à rallier à la cause de Callisto. Atton était-il vraiment si peu au fait des dernières nouvelles ? Il savait que Sullivan n’était pas insensibles aux idées d’Ann Read, et le voilà qui se présentait, le jour même de la prise de fonction de son vieux camarade… Toutes ces questions vinrent à Sullivan comme une avalanche. Si son corps était immobile, son esprit, lui, bouillonnait. En quelques secondes à peine tous ces éléments s’étaient présentés à lui, rendant encore plus compliquée la résolution de son premier problème : par où commencer ? Que pouvait-il dire à Atton sans risque ? La réponse lui vint tout aussi rapidement que la masse d’interrogations qui l’avaient précédée. Il ne fallait pas y aller par quatre chemins, et commencer par connaître la réaction d’Atton à l’information la plus importante qui soit, pour savoir si, oui ou non, il la connaissait déjà. - Tu as vu dans quel bureau nous nous trouvons. Je suis le nouveau responsable, ici. Gregor Sandersen est mort il y a trois jours d’une tumeur inopérable. J’ai été à ses côtés jusqu’au bout, et aujourd’hui je reprend le flambeau. Libéré du poids de cette annonce, Sullivan recommença à gesticuler. C’était peut-être cela qui l’avait immobilisé et rendu si sérieux. Il fallait que ça sorte pour qu’il redevienne enfin lui même, inchangé, tel qu’il était vingt années plus tôt. |
| | | ☆☆☆ PROFIL QUASAR Localisation : Entre Callisto et Quasar
Atton Yen
CALLISTO
Messages : 23 Localisation : Entre Callisto et Quasar
| Sujet: Re: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan Dim 23 Sep - 13:09 | |
| Where the grass still grows + ft. SULLIVAN Installé à son bureau, Sullivan semblait encore plus tendu qu’auparavant, sa silhouette traçant une ligne droite dans l’architecture géométrique de la salle. Entre deux ombres projetées, Atton pouvait apercevoir la structure mécanique de Quasar noyée sous les feuillages, les plantes et les reflets naturels. C’était un mélange qui lui avait toujours paru étrange et c’était aussi la raison pour laquelle il avait choisi Callisto. « Quitte à préserver la vie, autant le faire loin de la stérilité métallique de la station, là où le naturel n’a pas besoin de se contraindre à l’artifice. » L’heure, cependant, n’était pas à la discorde. Atton était véritablement intrigué d’en apprendre plus sur ce que devenait Sullivan. Les bonnes nouvelles, il faut dire, se faisaient de plus en plus rares depuis quelques années. Il n’en faisait pas mention mais ses problèmes de santé aspiraient toute son énergie et toute sa concentration. C’était un sujet qu’il préférait dissimuler à son collègue : après tout, il ne prenait le risque d’en parler qu’à son médecin, ne voulant pas parier bêtement son travail et sa réputation. Sullivan avait été taiseux sur le chemin qui menait des laboratoires aux pièces administratives. Les épaules raides, le menton droit, voilà qu’il gardait une posture sévère comme si une frontière invisible l’empêchait de s’installer confortablement. Après quelques secondes de silence, il finit par révéler la raison de ce gêne : Sullivan n’avait été promu chef de labo ou sous directeur, il avait prit la tête du Bio-Dôme tout entier, une responsabilité bien plus grande que ce à quoi s’attendait Atton. La rumeur de la maladie de l’ancien directeur n’avait pas échappé aux botanistes de Callisto mais personne, jusqu’alors, n’avait pesé la gravité de la situation. Le choc passé, Atton se demanda surtout comment il n’avait pas été prévenu du changement de direction entrepris par le Bio-Dôme. Callisto était peut-être une lune éloignée, les communications avec la station restaient constantes. C’était peut-être là la preuve du fossé idéologique qui séparait la station du satellite de Jupiter : on ne prenait même plus la peine de se donner les informations urgentes qui pouvaient définir l’avenir des deux factions, que ça soit pour les rapprocher ou pour les éloigner encore plus. Un peu confus, Atton finit par reprendre la parole : - Mes condoléances, je n’étais pas au courant. J’ai l’impression de débarquer d’une autre planète, l’information n’a pas dû parvenir sur Callisto, peut-être à cause d’un problème de communication, qui sait. Donc directeur… J’imagine que tu dois être surbooké, le Bio-Dôme est tout sauf facile à gérer. Atton ne savait pas comment prendre l’information : devait-il être désolé ? Devait-il compatir ? Ou tout au contraire, devait-il se réjouir du nouveau poste de Sullivan ? Dans ce genre de situation, difficile de trouver la phrase juste qui ne sonne ni trop triste, ni trop enthousiaste. Atton opta finalement pour l’approche nostalgique : - C’est fou, quand on y pense. On était encore étudiants il y a quelques années et te voilà directeur du Bio-Dôme ! Je n'envie pas la paperasse sur ton bureau mais félicitations, tu le mérites.La situation était beaucoup plus claire maintenant que le mystère avait été révélé. Même Sullivan, qui avait quitté sa posture droite, semblait plus détendu, libéré du fardeau qui pesait sur son échine. Un ton plus cordial et amical s’installa enfin dans le bureau. Atton, finalement, esquissa un sourire : - Pour te rassurer, je ne suis pas venu demander de l’argent pour mes recherches. |
| | | ☆☆☆ PROFIL QUASAR
| Sujet: Re: Where the grass still grows ||| ft.Sullivan | |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|