Power and the money, money and the power Minute after minute, hour after hour Everybody's running, but half of them ain't looking || ft. liham

la mélodie si singulière des rues se répète chaque fois que tu en parcours le sol, que tu balades ta silhouette gracile mais ferme au milieu des silhouettes qui admirent les couleurs et les formes de leur monde quand tu te contentes des bruits. chaque rire est un écho, une floraison printanière qui vient caresser ton oreille là où les larmes sont un tonnerre et le bruit des pas le clapotis de la pluie contre la fenêtre.

les sons de la vie te bercent comme une soirée automnale dans laquelle tu te perdrais, comme tu te perds parfois dans les allées ; réconfortants, familiers et renversants.

c'est sûrement pourquoi tu aimes encore venir flâner dans les allées des ailes secondaires de la station quand tu es dans les parages, profiter des effluves de nourriture alléchantes qui ravivent ton appétit oublié après toutes les tâches de la matinée, rêvasser ces années d'enfance où tu courrais comme les enfants que tu entends, sautais partout dans l'insouciance. rien qu'à l'idée encore un sourire doux se propage sur tes lèvres. pour une fois, ta tenue est plus que décente et même ton visage se reconnaît comme typiquement féminin avec son maquillage soigné et tes cheveux bien arrangés - caprice de tes parents de ne pas te voir en blouse de travail durant une visite. ce que tu n'arrives pas à comprendre, certes.

c'est au détour d'une ruelle que tu sens ta course s'arrêter, ton nez venant se poser contre quelqu'un sans la moindre délicatesse dans la bousculade. de ce que tu as senti, tu oserais penser qu'il s'agit d'un homme bien plus grand que toi, mais tu ne préfères pas sauter aux conclusions alors d'un sourire maladroit, d'un regard dans le vide et de ta voix fluette, tu dis doucement excusez-moi, je ne vous avais pas vu. pardon. même si, entre nous, c'est toi qui as manqué de tomber par terre.