☆ Comment les autres vous voient ? Ma foi, je dirais que je donne l'image d'une personne plutôt décontractée. Globalement, j'ai la tête d'un type parfaitement normal, mais je ne suis pas un grand nerveux. Du moins pas quand je suis tranquille et qu'on ne me cherche pas. Je suis même plutôt cool et sais me fondre dans la masse des gens quand je le souhaite, tout comme il m'arrive de savoir me mettre en avant selon les situations (et elles ne sont pas toujours bonnes). Mes amis me voient comme quelqu'un de sympathique et d'agréable, toujours très souriant. Les autres ont plutôt l'image d'un gars typique, porté sur l'humour un peu noir et le sarcasme.

J'ai la manie de mettre mes mains dans mes poches quand je marche et je mesure environ un mètre soixante-quinze. Ma mère m'avait promis que je prendrais quelques centimètres de plus, mais ils ne sont jamais arrivés. Le comble de la misère... Je ne suis pas une armoire à glace, mais suffisamment musclé pour coller une droite à ceux qui m'enquiquinent et transporter tout le matériel nécessaire à mon boulot. J'ai hérité du teint hâlé et des cheveux chocolat de mama, mais des yeux bleus de mon père.

☆ Comment vous voyez-vous ? Je vous dirais volontiers que je suis de ces gens qui ont confiance en eux et marchent en regardant toujours droit devant, mais ce n'est pas toujours le cas. Intérieurement, je ne suis pas toujours au top et doute parfois de mon utilité, même si je fais toujours les choses à fond. J'en suis encore à me demander si je suis à ma place, si je fais les bons choix et si je ne devrais pas me remettre en question sur pas mal de détails. Après tout, j'inquiète beaucoup mes proches à ce propos. Seulement voilà, quand les bonnes résolutions viennent à la charge, je ne suis jamais assez volontaire pour les mettre en pratique. Je parais franc, sûr de moi, confiant et tête brûlée, mais ne le suis pas toujours. Physiquement, en revanche, je n'ai aucun complexe particulier : comment détester ce corps de rêve, sérieusement ?

☆ Que préférez-vous chez vous ? Mon sourire. Parce qu'il représente ce que j'ai de meilleur à offrir à mes proches, de pire à balancer à mes adversaires et que, soyons francs : il est à tomber par terre. Sourire radieux, sourire sarcastique, sourire charmeur, sourire colgate... et même sourire débile ! J'en ai toute une panoplie dans le genre. Tous sont absolument géniaux. Un peu comme moi.

☆ Que détestez-vous chez vous ? Physiquement rien. Je vous l'ai dit, je n'ai pas de complexe particulier. Dans un autre domaine, je dirais que je déteste m'emporter trop facilement quand une situation m'agace ; que ce soit verbalement ou physiquement. J'ai une tendance redoutable à m'attirer des ennuis régulièrement et je ne parviens pas à y remédier, au grand damne de mes proches.

☆ Que voudriez-vous changer ? On ne change pas la perfection. Non, je plaisante. Si je devais changer quelque-chose, je dirais que j'apprendrais à être aussi calme et patient que mon frère dans des circonstances qui ne s'y prêteraient pourtant pas. Ce type a un don pour ça et j'aimerais bien connaître son secret. Après tout, nous sommes frères, je devrais pouvoir m'en sortir aussi bien que lui. Oh, j'adore faire sortir les gens de leurs gonds, mais une petite voix m'a dit (je sais, mama) que j'allais parfois trop loin...

☆ Présentez-vous des particularités physiques ? Étant donné que je suis mécano, je présente quelques cicatrices. Il arrive que l'on se blesse par inadvertance, mais ce sont les risques du métier, que voulez-vous. Puis j'ai un frère médecin, alors ce n'est pas un gros problème. Ma cicatrice la plus visible, en revanche, se trouve sur mon visage, au niveau de mon arcade sourcilière gauche et débordant sur ma paupière. Celle-ci ne vient pas d'une maladresse au boulot, mais bien du petit séjour de trois mois en prison que j'ai fait. On va dire que les prisonniers ne sont pas des tendres et qu'ils ont le coup de pioche facile envers ceux qui ne se laissent pas faire. Disons que mon œil a eu chaud ce jour-là...

☆ Partagez-vous le mode de pensée de votre Commandant ? Je partage ses idées lorsqu'il s'agit de mettre en valeur l'individu ; responsable de ses propres choix et capable d'accomplir de grandes choses. S'unir et se dépasser, ne pas se lamenter sur son sort et agir pour avancer : autant de principes qui me parlent et avec lesquels je suis en total accord. Bon okay, l'Amiral n'a peut-être pas la carrure d'un meneur, puisqu'il manque un peu d'autorité. Il s'est sans doute montré trop laxiste envers les commandants ayant décidé de s'en aller... D'autres que lui les auraient tout simplement envoyé faire un saut dans l'espace ! Malgré tout, je le respecte : il faut avoir tout de même une sacrée force de caractère pour supporter les caprices d'une bande d'hurluberlus pareils.

☆ Quelles sont vos peurs, vos phobies ? Vous me croyez si je vous dis que j'ai peur du vide ? Ben, croyez-le ou non, me retrouver au bord du vide, ou même contempler l'espace intersidéral, me donne des vertiges et une franche sensation de panique. Je sais ce que vous allez dire : "c'est embêtant quand on vit sur une station spatiale !" M'en parlez pas ! Autrement, je ne sais pas si on peut appeler ça une peur, mais je déteste les gosses. Je ne supporte tout simplement pas qu'ils m'approchent et ai tendance à les fuir.

☆ De quelle façon gérez-vous le stress ? Pas toujours très bien, hélas. Enfin, tout dépend de la situation. De manière générale, j'ai tendance à bricoler dans mon coin, histoire d'occuper mes mains et mon esprit. C'est toujours mieux d'attendre que ça passe en paix et en silence. Pour ce qui est des conflits avec d'autres personnes, je dirais que je suis de ce genre de personnes qui frappent avant qu'on les frappe. Vous voyez le genre ? Ça m'a valu pas mal d'ennuis et je tente de me soigner, mais j'ai toujours du mal à tenir ma langue et mes poings quand ça dégénère.

☆ Êtes-vous à votre aise au sein de la station ? Honnêtement oui, si on oublie les vitres qui donnent sur l'espace, je m'y sens plutôt bien. Il y a toujours de quoi s'occuper et je rêve d'être parmi ceux qui trouveront une solution pour nous permettre de quitter les alentours de Jupiter et de ses lunes. Sans compter que je suis auprès de ma famille et de mes amis, et ça, c'est la meilleure des raisons pour que je reste. Je ne m'entends pas forcément toujours avec mon père, mais ça je le dois à mon caractère. Il faut dire que nous nous tenons tête mutuellement et que nous sommes des gens têtus. Les altercations ne sont pas toujours faciles et je ne lui rends pas la vie plus douce, mais je n'y peux rien. Dans tous les cas, ici c'est ma maison, tout simplement.

☆ Quel comportement ou fait vous met en colère ? Il m'arrive de me mettre à râler pour des petites choses sans intérêt, comme du matériel défaillant ou un objet que je ne retrouve pas, mais ce n'est rien à côté des deux principales causes qui peuvent engendrer ma colère. Tout d'abord l'injustice : je déteste que l'on s'en prenne à quelqu'un sans raison, qu'on le chahute ou le harcèle. Ça fait partie de ces comportements que j'exècre et qui ont tendance à me faire sortir de mes gonds. Si quelqu'un s'en prend à mes proches, n'en parlons pas...

Je n'hésite pas à remettre à leur place les gens qui critiquent ouvertement mon travail (ça m'a d'ailleurs valu un séjour à casser de la glace sur Europa). Je m'applique toujours et fais en sorte que tout aille bien, je bosse comme un forcené et me donne à fond pour ça, quitte à oublier le temps qui passe. Pas question de laisser un crétin remettre en cause ce que je sais faire le mieux à bord de cette station.

☆ Quelles valeurs dictent votre pensée, vos faits et gestes ? Chacun est responsable de ses choix et doit se dépasser pour accomplir des prouesses. Je ne suis pas effrayé par l'idée de prendre des risques pour entreprendre ce que je souhaite. Je suis d'ailleurs un bourreau de travail et termine toujours ce que je commence. Les gens ne me font pas peur (hormis les enfants mais bon, ça...). L'idée d'une union entre nous autres, humains, me plaît, même si je ne suis pas particulièrement optimiste sur la question. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds et défend mes opinons avec force et convictions. Oh et j'aime profiter de la vie. Les amis, flâner, faire des conneries et de jolies rencontres... je ne peux tout simplement pas m'en passer. Il faut bien se détendre de temps en temps !

☆ À quoi tenez-vous le plus ? Tout d'abord à ma famille, c'est évident. S'ils n'étaient pas là, je pense que je serais bien plus paumé et bien plus seul. J'ai beau ne pas me tenir toujours tranquille et leur faire de temps en temps un peu peur, il est toujours agréable pour moi de revenir à la maison. Les remontrances de mes parents, les conseils de mon frère aîné... que deviendrais-je sans eux, hein ? Pas grand chose. Ça fait du bien d'avoir un endroit où revenir, que ce soit après une journée de travail, après une soirée arrosée... ou bien en sortant de prison...

☆ Qu’aimez-vous faire durant votre temps libre ? Comme je vous le disais, j'ai beau être un bourreau de travail, je n'en apprécie pas moins de profiter de la vie. Il m'arrive donc de sortir en compagnie d'amis, voire de déborder un peu sur de charmantes rencontres. Je n'ai pas particulièrement de petit ami, ni de petite amie, mais c'est toujours rigolo de faire connaissance avec de nouvelles personnes. Dans des moments plus calmes, je me rends dans des endroits où il possible de visionner des images de synthèses représentant ce qu'était la Terre. Je regrette vraiment de ne pas l'avoir connue et j'espère que nous pourrons poser le pied sur un nouvel endroit hospitalier un jour. Ou du moins, que je serai toujours vivant pour le voir.

☆Comment votre enfance s’est-elle passée ? J'ai eu une enfance très heureuse auprès de ma famille. J'ai d'ailleurs appris très tôt que mon rôle était de protéger les miens, tout comme de prendre soin de mon grand frère, même si ce rôle lui incombait plus qu'à moi. Après tout, il était l'aîné.

Malgré les tensions régulières entre mon père et nous, ses deux fils, nous avons toujours été très unis. Nos parents nous ont gâtés et nous n'avons jamais manqué de rien. Ma mère était et est toujours une femme aimante et attentionnée envers nous. J'étais passionné par les histoires qu'elle nous racontait au sujet de la Terre. Elle en connaissait des tas et des tas, si bien qu'elle me donna goût aux découvertes et une attraction prononcée pour l'aventure. Petit, je rêvais que la station décolle enfin et que nous partions à la découverte d'une nouvelle Terre où nous installer. Il n'en fut rien bien sûr et il me fallut revenir à la réalité.

Notre père se chargea très vite d'effacer les jolis rêves. Nous devions apprendre à survivre et à nous montrer utiles dans un monde où l'espace dominait. Ce fut à cette période que je compris que ce n'était pas en se laissant porter que nous parviendrions à quelque-chose de concret. Je continuais à chérir le doux songe de trouver une planète où aller un jour, mais il me fallait travailler pour aider à y arriver. C'était à la fois un défi pour moi, mais aussi pour prouver à mon père que je pouvais obtenir à la fois le rêve et la réalité.

☆Avez-vous un modèle à qui vous voulez ressembler ? Ça va paraître cliché, mais j'aimerais bien ressembler à mon frère sur quelques points. J'en ai déjà parlé, mais j'admire sa tendance au calme et à la patience en toutes circonstances. J'aimerais parfois savoir me contrôler aussi bien que lui et arrêter d'aller trop loin. Les ennuis peuvent peser lourd sur la conscience, alors un peu de douceur ne me ferait pas de mal. Puis Ashiel sait ce qu'il veut faire, ce pour quoi il est fait... de mon côté, je dois admettre que c'est un peu plus compliqué, même si je suis loin d'être un fainéant, ou mauvais dans ce que je fais.

☆Quel est votre meilleur souvenir ? Quand papa m'a annoncé que j'avais ma place en tant que mécanicien dans l'unité des moteurs. Étant en poste là-bas, il est parvenu à convaincre l'équipe de me prendre en apprentissage. Au début je n'y croyais pas et m'étais résolu à me retrouver à l'usine de recyclage, mais quelle n'a pas été ma surprise en apprenant la bonne nouvelle !

☆Quel est votre pire souvenir ? Mon séjour sur Europa. C'est donc tout récent, mais je ne me souviens pas avoir passé pires moments que là-bas. Il faut dire que les taulards du coin n'étaient pas très amicaux (et c'est peu de le dire) et que le travail était très dur. Mais le pire a été de vivre sans présence humaine, ni nouvelles de ma famille durant tout ce temps. On ne peut pas dire que les robots étaient très sympathiques, ni très bavards. En somme, j'y ai vécu les trois mois les plus longs de mon existence.

☆Pourquoi avoir choisi cette branche professionnelle ? Regrettez-vous ? J'admets regretter un peu, parce que mon premier choix de carrière était d'être pilote. C'était sans doute un rêve de gosse qui voulait devenir explorateur, puisque j'ai été bercé par les histoires de ma mère. Malheureusement, avec ma peur du vide et mon manque de confiance en moi de l'époque, j'ai décidé de changer de point de vue. Je me suis donc décidé à devenir un mécanicien et de tenter d'aider à faire bouger cet énorme tas de ferraille qu'est Quasar, faute de le piloter un jour ou de partir à l'aventure. Puis, autant le dire, je ne suis pas mauvais dans mon domaine, même si je suis encore jeune et prompt à en apprendre toujours plus.

☆Comment vous-voyez vous dans vingt ans ? Traitez-moi de rêveur si ça vous chante, mais je m'imagine très bien vivre sur une nouvelle planète. Une belle planète qui sera capable d'accueillir tous les habitants de la station et où nous pourrons mener une vie plus heureuse, sans avoir à contempler le vide, ni nous inquiéter de dériver dans l'espace. Oh et je m'imagine toujours aussi sexy, bien sûr.

☆Avez-vous des remords ? Celui de ne pas avoir eu la chance de piloter au moins une fois et... j'aurais vraiment dû chercher à garder contact avec ce type, que j'ai croisé un soir avant que je  parte sur Europa. Mais plus sérieusement, les remords - les vrais -, c'est pas spécialement mon truc. Non, Svea Ragnarsson, je n'ai aucun regret de t'avoir insultée !

☆Comment imaginez-vous l’avenir de la station ? Je vais vous dire une bonne chose. J'y arriverai peut-être, ou pas, mais je ferai tout ce que je pourrai pour contribuer à réparer les moteurs. Je suis sûr que ce sera possible. Il faut pour cela que les gens se rendent compte que ce n'est pas en nous divisant que ce sera faisable. Je nous vois bientôt nous éloigner de Jupiter et parcourir l'espace à la recherche d'un futur chez-nous. Je sais pas vous, mais moi j'y crois.